Chirurgie réparatrice après cancer de la peau

Après un cancer de la peau, il est possible d’effectuer une chirurgie réparatrice de la peau. Cette intervention aide à améliorer l’apparence de la peau après la chirurgie qui a permis d’enlever la tumeur.

Chirurgie réparatrice : actes et solutions | Centre de chirurgie Dermatologique Paris 16

Qu’est-ce qu’un cancer cutané ?

Quand la peau est exposée de façon excessive ou régulière au soleil, un cancer de la peau peut naître. Des cellules cutanées anormales prolifèrent et forment une tumeur.

Les cancers cutanés nécessitent une exérèse complète de la tumeur c’est-à-dire son ablation totale. Pour réduire le risque de récidive, le chirurgien applique une marge clinique de sécurité qui correspond à une zone de peau saine autour de la tumeur qui sera aussi prélevée.

C’est cette marge qui fait que le retrait du cancer de la peau peut être délabrant. Il faut donc suivre la chirurgie du cancer cutané par une chirurgie réparatrice.

Dans quels cas doit-on opter pour de la chirurgie réparatrice après cancer de la peau ?

Une surface de peau plus importante que la lésion doit être enlevée afin de s’assurer qu’il ne reste plus du tout de cancer. Le chirurgien plasticien ne peut pas suturer, il est alors à nouveau sollicité pour reconstruire la perte de substance induite. La chirurgie reconstructive permet de réparer la région et d’améliorer son apparence.

Dans la majorité des cas, l’ablation chirurgicale de la tumeur est réalisée en fuseau, ce qui signifie qu’elle est suivie d’une fermeture cutanée directe. Si la fermeture directe est impossible, il existe 3 options possibles pour obtenir la cicatrisation définitive.

Les différentes techniques de chirurgie réparatrice après cancer cutané

La cicatrisation dirigée

La cicatrisation dirigée est une méthode chirurgicale de base indiquée lorsqu’une perte de substance fait que la lésion ne peut être suturée, que le sous-sol de la plaie est correctement vascularisé et sans exposition d’organe noble. Elle impose tout de même un savoir-faire important de la part du chirurgien. Il surveille régulièrement l’évolution de la plaie tout au long du processus de cicatrisation dirigée.

Trois étapes sont comprises dans ce processus qui consiste à utiliser au mieux les processus de cicatrisation spontanée, suivies d’une longue phase de remodelage de la cicatrice :

  • La détersion : élimination des tissus morts ou nécrosés.
  • Le bourgeonnement : création d’un tissu de granulation qui comble la perte de substance en progressant de la profondeur vers la superficie de la peau.
  • L’épidermisation qui clôture le processus en recouvrant le bourgeon qui a atteint les berges de la perte de substance d’un nouvel épiderme (formation d’une nouvelle peau).

Cette technique fait appel uniquement à des pansements, avec ou sans anesthésie.

Généralement, cette méthode suit ces étapes :

  • La perte de substance cutanée est recouverte d’une interface hémostatique (appelée Algostéril qui contrôle le saignement résiduel) puis d’un pansement.
  • Un protocole de soins par une infirmière à domicile et des pansements gras quotidiens sont prescrits jusqu’à l’obtention de la cicatrisation définitive.
  • Un suivi régulier.

La greffe de peau

On fait une greffe de peau quand on prélève un fragment de peau d’une zone donneuse pour le refixer sur la région du corps correspondant au retrait du cancer.

La zone donneuse correspond généralement à l’intérieur de la cuisse ou de la fesse.

La survie de cette greffe va dépendre de la revascularisation spontanée par son site receveur. On distingue les greffes de peau mince et les greffes de peau totale en fonction de l’épaisseur du morceau de peau prélevé.

Généralement, la méthode pour effectuer une greffe de peau totale suit ces étapes :

  • Anesthésie locale à la clinique en ambulatoire.
  • Prélèvement de toute l’épaisseur de la peau au niveau d’un site donneur (régions pré, rétro auriculaires et sus claviculaires recommandées pour le visage).
  • Préparation et positionnement de la greffe sur la perte de substance à réparer.
  • Fixation de la greffe par un bourdonnet, pansement gras compressif visant à immobiliser le greffon sur le site receveur pendant 5 jours.

Le lambeau local

Le lambeau de peau est un fragment épais de peau, de graisse et de tissu situé à proximité de la région où on a retiré le cancer. Il va combler la perte de substance, sans être détaché du corps. Ce lambeau vivant contient sa propre vascularisation. Sa survie ne dépend pas du site receveur contrairement à la greffe. Il est enfin fixé par suture chirurgicale.

C’est la technique la plus utilisée dans le centre de chirurgie dermatologique car l’intervention est réalisée par des chirurgiens plasticiens. Ces techniques de reconstruction permettent de limiter les séquelles de l’intervention chirurgicale.